Michel Besson, co-fondateur de Minga et de la coopérative Andines, nous a quittés.

Il a fondé la coopérative Andines et l’association Minga, en globe-trotter militant infatigable ne se contentant pas de dénoncer mais d’agir concrètement pour promouvoir une économie équitable partout et pour tous; de la Colombie au Pérou, en passant par le Proche Orient pour acheminer de l’huile d’olive produite par des paysans palestiniens; chez lui, en Seine Saint-Denis, à Epinay sur Seine ou dans sa terre natale de la Tremblade (Charente-Maritime) dont il a fait revivre l’histoire ouvrière dans le livre « Tout est possible ». Compagnon de luttes paysannes, il a été à la fin de sa vie un militant actif des Amis de la Confédération paysanne.

Avec Véronique Lacomme, Michel reste le fondateur du terme « commerce équitable » en France, qu’ils ont lancé en prenant appui sur l’article 23 de la déclaration universelle des droits de l’Homme; une histoire bien oubliée des marketeurs qui ont transformé au fil des années le commerce équitable en commerce de l’équitable, et substitué au terme de « producteur exploité » celui de producteur désavantagé.
Il a été promoteur du premier salon international pour un commerce équitable, insistant bien sur ce « un », pour prendre ses distances avec l’approche globalisante et dépolitisante des acteurs « du » commercé équitable.
Soucieux d’unité, il a maintenu aussi longtemps que possible le débat avec ce milieu jusqu’à décider, après la crise de 2008, de prendre acte de l’état de sa dépolitisation et de mettre un terme au dialogue avec des entrepreneurs qui ne pensent qu’en termes de croissance de marché et à se faire concurrence (cf. le positionnement de Minga)

Sous la direction de Philippe Baqué, constatant depuis longtemps l’évolution de l’industrialisation de la bio, il a été l’un des co-auteurs du livre « La Bio entre business et projet de société » en 2012.

Le nombre d’initiatives professionnelles qu’il a su accueillir, soutenir, encourager le long de son parcours pour faire vivre une autre économie est à la mesure de son humanité.
Celle-ci nous engage.

À ses proches, Véronique Lacomme qui a partagé sa vie et ses combats, les a élargis au continent africain et à celui des femmes, et à ses enfants Gwenaël, Martin et Camille, nous adressons nos plus sincères condoléances.

Salut et fraternité camarade.

Merci Michel.

Le CA de Minga

Lire aussi un portrait de Michel publié dans la revue de la bio en 2009 .