L’Olivetta adhère à Minga

L’Europe des solidarités, ça existe !

Saveurs Italiennes, ou comment marier qualité et solidarité.

al18Etant née et ayant grandi dans la région des Pouilles en Italie du sud, Daniela Gallo a suivi des études supérieures en développement local à Parme et à Rome, au cours desquelles elle s’est intéressée aux problématiques liées au développement durable, notamment pendant une formation au CNAM à Paris. Après plusieurs missions en France, Daniela rejoint son conjoint à Châtellerault en 2010.  L’approche du développement durable trop théorique et pas assez reliée à du concret la conduit à renoncer à poursuivre ses études universitaires à Science-Po, pour devenir, un peu malgré elle, commerçante, un métier maintenant pleinement assumé.

Faute de trouver des aubergines à l’huile d’olive vierge extra pour sa consommation, elle décide d’en importer des Pouilles et de faire partager la saveur particulière de ce produit à des proches, déclenchant dans la foulée la création de l’entreprise individuelle L’Olivetta en juillet 2011.

Les premières tentatives de vente auprès de professionnels ont été difficiles : une épicerie qui tarde à payer ses commandes, un restaurateur qui fait évoluer une commande ferme en dépôt vente pour renvoyer le stock de marchandise afin de soulager sa trésorerie, ont poussé Daniela à se consacrer exclusivement à la vente directe aux consommateurs en faisant des marchés (Châtellerault, puis Richelieu) ou en passant par des AMAP.

Malgré le fait que l’Olivetta défende une agriculture paysanne, la relation avec cette clientèle n’a pas toujours été évidente non plus. Elle doit parfois faire face à une perception des circuits courts réactionnaire, limitée, faisant oublier un peu vite ce qu’ il y a dans son assiette ou dans sa tasse. Toutefois, la qualité de ses produits et la cohérence de sa démarche ont conduit les agriculteurs locaux à soutenir son projet et à expliquer aux « mangeurs » que le maintien d’une agriculture paysanne est aussi affaire d’engagement international, notamment pour des produits dont la culture ne peut se faire sous nos climats (sauf à consommer trop d’énergie…).

L’activité connaît un développement en 2014 avec l’importation d’agrumes de l’association SOS Rosarno (1) située dans la Région Calabre. La démarche bio et équitable et la saveur unique des agrumes rencontrent une demande forte qui permet à l’activité de se consolider et de valoriser également d’autres produits (amandes, huile d’olive, pâtes, olives…etc en grande partie bios).

Daniela, par le service qu’elle propose, se sent productrice d’intérêt général. Le plaisir que procure la saveur des produits à ses clients permet de faire comprendre que ce qui a du goût et de la saveur est forcément relié à une histoire, à une géographie, à une culture, à un héritage.

Elle a croisé la route de Minga au travers des actions menées par l’antenne de Poitiers. Autour de la vente d’agrumes, depuis 6 mois, une coopération s’est nouée avec l’épicerie italienne « Moscati », également membre de Minga.

Si le développement de l’activité se poursuit Daniela, souhaite embaucher une personne d’ici septembre et transformer à terme son entreprise en coopérative.

Finalement, Daniela exerce le métier qu’elle a désiré faire : être un agent de développement local des Pouilles et plus globalement de l’Italie du sud, en France.

L’Olivetta
http://lolivetta.fr
86100 Châtellerault
00 33 (0)6 49 15 53 48

 

Note :
(1) s2.qwant.comPendant des années, la ville de Rosarno en Calabre a été le terrain de violences entre des propriétaires terriens, la mafia locale « Ndranheta » et des travailleurs saisonniers immigrés surtout d’Afrique subsaharienne. En juin 2010 après une « chasse au nègre » qui agite la ville pendant plusieurs jours, un mouvement de solidarité mobilise toute l’Italie. En 2011, la campagne SOS Rosarno est lancée pour une juste rémunération en faveur des paysans et des travailleurs dans la filière d’agrumes cultivés en agriculture biologique, réunissant des producteurs agricoles, des travailleurs migrants saisonniers et des militants locaux. Depuis novembre 2015, l’association a donné naissance à la coopérative “Mani e Terra” (les mains et la terre).(retour au texte1)