Esperanza café adhère à Minga

1En créant Esperanza café en 2012, une entreprise de torréfaction artisanale de cafés fins basée à Saint Denis, Florent Gout souhaitait augmenter la qualité de l’offre de café présente sur le territoire français et favoriser son accessibilité auprès d’un plus large public. Aujourd’hui, Esperanza café prépare et livre chaque semaine en région parisienne des cafés « sur mesure », sélectionnés et fraîchement torréfiés en fonction des besoins d’une clientèle variée.

L’histoire commence en 2003, au Quebec, quand Florent Gout découvre à 20 ans le monde du commerce équitable à l’occasion d’un stage de fin d’étude en école de commerce. Celui-ci l’amène à s’investir auprès de l’ONG Oxfam qui le charge d’accompagner au Vietnam des producteurs de noix de cajou pour répondre aux critères du cahier des charges de FLO International. Oxfam emploiera ensuite Florent comme acheteur et il travaillera ainsi pendant 1 an auprès de nombreuses organisations de producteurs d’épices, de thé, de riz, de cacao… A cette époque, le système de certification de Max Havellar tend à s’imposer un peu partout dans les pays du Sud. Et si la recherche d’équité reste depuis lors au cœur de la démarche professionnelle de Florent, cette expérience le laissera cependant dubitatif quant à la capacité de ce type de système à vraiment contribuer au développement des petits producteurs. Sa curiosité l’engage alors à aller voir du côté du commerce conventionnel. Il rejoint une grande centrale d’achat de Montréal qu’il compare à celle de Carrefour en France, mais qu’il quittera néanmoins très vite pour s’investir dans Cooperative Coffees, où il travaille toujours à l’heure actuelle en parallèle de son implication dans Esperanza café.

Cooperative Coffees, c’est 23 torréfacteurs qui ont voulu se réunir pour mieux maîtriser leur importation et pouvoir choisir directement leur café en fonction de leurs propres critères qualitatifs. Florent a en charge les relations avec les producteurs d’Afrique et d’Asie et cette implication lui vaut aujourd’hui une solide expérience en matière de sélection de café vert, conforme aux exigences des torréfacteurs professionnels. Mais il manquera bientôt à Florent de pouvoir exercer ce savoir-faire directement auprès des consommateurs. En 2011, il décide de quitter le Canada pour s’installer en France avec sa femme et monter sa propre unité de torréfaction pour pouvoir travailler en interaction avec un public de proximité. Au regard de son expérience, Florent trouvait la qualité de l’offre de café présente sur le territoire français un peu trop pauvre. Si l’on pouvait bien y dénicher quelques bons produits, ils restaient, en tous cas, trop peu accessibles à son goût. Pour lui, un prix juste, c’est un prix qui est aussi juste pour le consommateur, et pas seulement pour la clientèle des quartiers les mieux approvisionnés de la capitale. Alors quand il rencontre l’opportunité de s’installer à Saint Denis, l’occasion ne pouvait que conforter cette ambition. Il tenait à développer une entreprise qui fasse rimer qualité et accessibilité et s’implanter sur un territoire connu pour la mixité de sa population, c’était déjà contribuer à diversifier la localisation de l’offre de café de qualité.

2Fort de son expérience en sourcing, Florent s’attache alors à monter pour Esperanza café des filières d’approvisionnement à partir d’un cahier des charges « qualité » qui, sans pâtir à l’équité des transactions commerciales, mise d’abord sur le développement d’un produit de qualité. S’il établit ses partenariats sur le long terme avec des coopératives de producteurs qui bénéficient d’un prix juste et d’un pré-paiement des commandes, c’est bien en vue d’assurer des conditions de travail qui garantissent la production d’un bon café. Et pour réussir à proposer un prix de vente qui soit accessible au plus grand nombre, Florent opte pour la coopération et l’innovation en engageant Esperanza café dans une nouvelle aventure collective. L’entreprise s’allie à 6 autres torréfacteurs basés en Allemagne, en Suisse, au Danemark, et en Autriche pour fonder Roasters United. Il s’agit d’un collectif de torréfacteurs européens qui échangent, collaborent et innovent pour une meilleure maîtrise de la qualité, de la traçabilité et des coûts, mais aussi dans le but de partager les risques liés à l’achat direct et au pré-paiement du café.

En attendant, ici, Esperanza café, c’est désormais 3 fans de café qui sont en passe de pouvoir assurer leur premier emploi à temps plein cette année. Un trio dont Florent aime à rappeler le caractère pluri-générationnel. Depuis 2012, il s’est entouré de Philippe qui, à 50 ans, a souhaité mettre son savoir-faire en marketing au profit du développement commercial de cette entreprise et d’Antoine, un jeune barrista de 26 ans, qui vient chaque semaine s’occuper de la torréfaction. Esperanza Café torréfie et livre en effet ses cafés une fois par semaine à une clientèle essentiellement professionnelle (des restaurants, des bistrots, des boulangeries, diverses entreprises et quelques épiceries dont 3 Biocoop) ainsi qu’aux particuliers qui passent commande sur son site internet. En fonction des besoins (café filtre, espresso…) et des machines dont dispose sa clientèle, Esperanza café prend soin d’orienter vers les variétés les plus appropriées et de délivrer des formations techniques en matière de préparation du café. Pour Esperanza café, il s’agit là d’une démarche nécessaire d’éducation progressive au goût, aux équipements et aux gestes qui sauront le mieux révéler les différentes subtilités des cafés. Une démarche de transmission de savoir-faire qu’Esperanza ne peut que retrouver dans l’association Minga à laquelle il adhère aujourd’hui.

Florent avait déjà entendu parler de Minga lorsqu’il travaillait au Canada. Il y avait bien pour lui matière à débat au sujet des systèmes de labelisation comme celui de Max Havellar, et Minga était la seule organisation qui en posait les termes. Aujourd’hui, Florent s’intéresse particulièrement au système d’analyse des filières mis en place par l’association qui lui semble plus pertinent qu’un système de certification conventionnel. Le SAF a l’avantage de permettre non seulement une meilleure collaboration entre acteurs d’une même filière pour favoriser l’équité des transactions, mais surtout de contribuer, via une plus grande transparence des données, à mieux éduquer les consommateurs en matière d’économie et de choix de produits. Au delà, pour Esperanza café, adhérer à Minga, c’est s’assurer de rester en lien avec d’autres acteurs professionnels et de se mettre ainsi en position de nouer de nouvelles collaborations éventuelles. Cela revient à retrouver un peu de cette culture du « réseautage » qui reste de mise au Quebec. C’est bien en effet l’intérêt premier de l’association et Minga ne peut que se réjouir en retour d’accueillir Esperanza (et des cafés qu’elle a hâte de partager lors de ses prochaines rencontres et Assemblées Générales !). Bienvenue à leur entreprise !

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