Contribution aux rencontes Ecobatir des 14, 15, 16 mai 2016 à Genève

« De l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace », Danton

12227737_995813713814306_7786651942735131768_nChers partenaires, chers amis,

À défaut de pouvoir être présent à vos rencontres, nous vous soumettons quelques idées pour alimenter vos débats sur la thématique que vous avez retenue  : « Résistance et implication citoyenne »

Le score élevé du front national, l’ubérisation de l’économie, les attentas terroristes, la mise en place d’un état d’urgence sur une longue période depuis novembre en France (car nous n’en sommes pas sortis), ne nous invitent pas seulement à résister, mais bien à s’organiser, pas seulement à lutter contre, mais bien à porter un ouvrage ambitieux et pour cela, de l’audace, il en faut !

Quand « comprendre revient à excuser», quand les arguments d’autorité prennent le pas sur la raison, quand l’État de droit se réduit comme une peau de chagrin1, alors s’organiser devient impératif.

S’organiser pour être audacieux afin d’être lucides, autant sur les rapports de force existants que sur l’état de gravité de la crise écologique et sociale. Pour que le pire ne soit pas à venir, il ne faudrait pas que notre radicalité à changer le monde, la nuit, soit inversement proportionnelle au sentiment d’impuissance qui nous retient de changer les choses, le jour. Face au million de mal logés franciliens, au manque de logements d’urgence pour des populations réfugiées, et à tous ceux qui pensent exclusivement la ville comme un espace bâti où le sol se résume à une surface à betoner, il nous semble bien qu’il faille au contraire cultiver de l’audace, encore de l’audace.

Renoncer à inscrire nos engagements dans une perspective de développement d’une économie de proximité a grande échelle, c’est laisser à Vinci, Bouygues, Effiage, Colas et à tout le secteur de l’industrie du BTP le monopole sur le sujet, considérant un bâtiment comme une marchandise spéculative standardisée, pas comme un ouvrage, relié à un sol, à une culture, au vivant. Et ne laisser à l’artisan que quelques niches de marché, et des contraintes bureaucratiques supplémentaires, pour avoir le droit de maintenir des savoir-faire et de créer des innovations qui seront capitalisées par d’autres.

La part importante que représente le logement dans le budget des ménages fait qu’on ne peut pas promouvoir une économie équitable sans se frotter au sujet. Toutes les revendications que porte Minga, comme un régime universel de protection sociale, ne peuvent prendre corps dans la société si l’on contourne le sujet.

Parce que nous ne sommes experts en rien, nous sommes disponibles pour coopérer sur tous les chantiers qui s’inscrivent dans la perspective de produire une économie de proximité à grande échelle, sans besoin de savoir à l’avance tout du « comment » pour commencer à agir.

Salutations fraternelles,
le 10 mai 2016,
Le conseil d’administration de Minga

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